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38° 41' 42" N
39° 09' 14" E
Խուլէի Սուրբ Գէորգի վանք

Le Monastère de Saint-Georges de Khoulé

(Khouléi Sourp Kévorki Vank‘ ou Khoulavank‘)
Le Monastère de Saint-Georges de Khoulé
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Le monastère de Saint-Georges de Khoul ou Khoulé [Hulvenk,Şahinkaya], dont le domaine est contigu au village du même nom, est situé dans la plaine de Kharpert [Harput], à l’ouest de l’actuel Elaziğ (Meziré). Il est bâti au pied de la montagne de Medzn Hoghan, à 38° 41’ N et 39° 09’ E.

Ce monastère a été identifié avec Movsissavank‘, couvent fondé au Xe siècle par le moine docteur Moïse (Movsês) de Darôn. Son église, dédiée dès le milieu du XIIIe siècle à saint Georges, en raison de la présence de reliques, a été toutefois reconstruite en 1301, tandis que ses abbés sont cités à la même époque parmi les prélats réunis dans la ville royale de Sis [Kozan] pour les conciles de 1307 et de 1342. Après les campagnes de Tamerlan, le monastère, qui avait été déserté, retrouve une nouvelle prospérité avec l’abbé Georges de Tchëmëchgadzak [Çemişgezek] (Kévork Tchëmëchgadzaktsi) qui en reconstitue la communauté (mémorial de 1443). Le monastère reste un scriptorium actif aux XVe-XVIIe siècles, qualifié en 1602 de « désert renommé ». En 1615, l’église et son narthex sont réédifiés ou restaurés par l’évêque Matthieu (Madt‘éos) et l’abbé Khatchadour, cités à nouveau en 1627, et l’ensemble du monastère rénové beaucoup plus tard, en 1882. Les supérieurs de Saint-Georges de Khoulé, le plus souvent également prieurs de la Sainte-Mère de Dieu de Tadem (n° 64), étaient archevêques de Kharpert, avant que la prélature diocésaine ne s’installe dans l’église Saint-Étienne (Sourp Sdépan‘os) de la ville. Celle-ci, située près de la mosquée Oulou Djami – qui passait elle-même pour avoir été une ancienne église arménienne – avait été réédifiée dans les années 1870 sous la direction de Ghazar Héditsian et dotée par Mesrob Djinguirian d’un dôme en zinc et à charpente ; elle a été détruite, depuis, en même temps que l’ensemble de la ville arménienne, dans les années *1960. La juridiction de Saint-Georges de Khoulé s’est étendue sur toute la plaine de Kharpert, englobant provisoirement Tchëmëchgadzak [Çemişgezek], au nord, et Gaban Maden [Keban], à l’ouest. Le titulaire de ce siège, qui avait dans sa dépendance 72 localités et 75 églises, était au début de la Grande Guerre le P. Bsag Der Khorénian, mort martyr en 1915. Le siège connut une éphémère reprise d’activité entre 1918 et 1923.

Plan général (Thierry, REVUE DES ÉTUDES ARMÉNIENNES ; Tome XXII ; 1990-1991 ; p. 225-251).

Le monastère de Khoulé est organisé autour de l’église Saint-Georges, église en croix inscrite à deux appuis libres et à coupole, de 10,1×6,9 m, prolongée de 9 m à l’ouest par un narthex à colonnes monolithes et consoles murales, pourvu d'une lucarne ; l’église a été reconstruite en 1301 et restaurée en 1615 en même temps que son narthex. L’absidiole nord de l’église, agrandie d’une construction en saillie, abritait la sépulture d’un moine célèbre en son temps, Georges K‘sov le Grand, qui, à la suite des persécutions de Tamerlan, avait trouvé refuge dans ce monastère et y avait été enseveli. L’ensemble constituait un bloc de 21,3 m d’est en ouest. Hormis les cellules et logis, les communs du monastère abritaient un orphelinat et des classes. On y conservait une collection de manuscrits et d’icônes. Saint-Georges de Khoulé possédait aussi des aménagements hydrauliques ainsi que d’importants vergers et pâturages. Dans le cimetière qui occupait une partie de la cour se dressaient plusieurs grandes stèles à croix (khatchkar) et des sépultures datées des XIIIe-XIVe siècles.

Plan (Thierry, REVUE DES ÉTUDES ARMÉNIENNES ; Tome XXII ; 1990-1991 ; p. 225-251).

Confisqué dans les années 1920, le monastère de Saint-Georges de Khoulé a été laissé à l’abandon et saccagé. Les communs ont totalement disparu. Toutes les stèles à croix ont été détruites et plus rien n’est désormais visible du cimetière ancien où elles se dressaient. En contrebas subsiste un bassin, mais l’inscription de la fontaine qui l’alimente a été arrachée et remplacée à l’époque kémaliste par une inscription factice en turc. L’église et son narthex restent debout mais dans un état de délaissement et de délabrement extrêmes. En plusieurs endroits les murs ont été éventrés et la coupole de l’église a disparu. L’intérieur est dévasté. Des piliers engagés ont été en tout ou partie volontairement détruits, causant l’effondrement de sections d’arcs, de sorte que leurs débris remplissent une grande partie de la nef centrale. De larges entailles ont été pratiquées au sommet ou à la base de plusieurs colonnes et des fosses atteignant deux mètres de profondeur creusées à leur pied, le long des murs latéraux ou dans les absidioles par les pilleurs de tombes et chercheurs de trésors. Ce monument serait inscrit à l’inventaire du patrimoine local, même si aucun panneau ne l’indiquait jusqu’à une date récente. Il est également menacé par l’extension urbaine d’Elazığ, dont les nouveaux immeubles apparaissent déjà au sommet du coteau qui le surplombe. À la suite de plusieurs démarches, la direction régionale des Monuments historiques a recommandé en 2012 la protection du monastère tandis qu’en 2017 la municipalité d’Elaziğ s’engagait, semble-t-il, à le restaurer dans le cadre d’un projet d’« archéoparc ». Elle a installé en 2018 autour du monument un grillage que des pillards ont cependant forcé. De nouvelles excavations et les fortes pluies du printemps ont causé en mars 2019 l’effondrement de toute la partie ouest de l’église, dont les décombres à ciel ouvert séparent désormais du narthex les parties occidentale et centrale de l’église. Le mur nord de l’église s’est effondré à son tour en avril 2019.

Coupe (Thierry, REVUE DES ÉTUDES ARMÉNIENNES ; Tome XXII ; 1990-1991 ; p. 225-251).

Tout près, le village de Khoulé possédait une grande église et une école, qui ont été démolies. On y a récemment construit, probablement à leur emplacement, une mosquée. Fait exceptionnel, le village conserve un petit cimetière arménien, utilisé par quelques familles de la région qui continuent de se déclarer arméniennes.

Djtzmédjian, 1955, 65-66, 168-170. Vahé Hayg, 1959, 863-864 & passim. Oskian, 1962, 91-100. Thierry, 1990-1991, 225-251.

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38° 41' 42" N
39° 09' 14" E
Le Monastère de Saint-Georges de Khoulé
Խուլէի Սուրբ Գէորգի վանք
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064
Le Monastère de la Sainte-Mère de Dieu de Tadem
062
Le Monastère des Grands Noyers ou du Saint-Précurseur d’Ergan
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