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38° 29' 38" N
42° 51' 28" E
Սուրբ Յարութեան կամ Դիւաբոյնի վանք

Le Monastère de la Sainte-Résurrection ou de Tivapouyn

(Sourp Harout‘ian Vank‘ ou Tivapouyni Vank‘)
Le Monastère de la Sainte-Résurrection ou de Tivapouyn
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Le monastère de la Sainte-Résurrection est bâti sur la rive sud du lac de Van à 38° 29’ N et 42° 51’ E, sur la pointe la plus septentrionale de la presqu’île de Gaboudgogh [Akkül Dağı], au-delà du village d’Aghin [Ağin] et de la baie de Chakhor [Ahnatap], au fond d’un petit golfe. Il est aussi désigné du nom d’un grotte voisine située plus à l’ouest, Tivapouyn (ou Divabouyn), « l’Antre des démons », nom qui a été repris en turc sous la forme Deveboynu pour désigner cette extrémité de la presqu’île.

La probabilité est grande que le monastère de Tivapouyn ne soit autre que celui d’Andzëghnabad, signalé du XIIIe au XVe siècle dans cette région par les textes. La dédicace de cette fondation – le saint Signe (Sourp Nëchan) – aurait donc été remplacée après une probable période d’abandon. Quoi qu’il en soit, l’analyse typologique de son église, dont le plan présente une parenté frappante avec celui de l’église de Piuragan (ou Biurakan, en République d’Arménie) édifiée en 905 par le catholicos Jean V de Traskhanaguerd (Hovhannès Traskhanaguerdtsi), permet d’en attribuer la fondation à ce même pontife, que ses pérégrinations ont fait précisément séjourner dans le Vasbouragan auprès du roi Kakig [=Gaguik] entre 928 et 931. Cette hypothèse fait donc remonter à la première moitié du Xe siècle l’établissement de ce monastère, un « désert » s’il faut lire son nom primitif Andzëghna Anabad, Désert d’Andzghën.

Vue générale, 2011 (Coll. P. Maguesyan).

Dans le cimetière, une inscription de 1272 signale la sépulture du catholicos d’Aght‘amar Étienne II (Sdép‘anos). Les catholicos de la famille royale ardzerounide installés à Aght‘amar se montrent attachés à ce lieu. En 1447, sous le pontificat de Zacharie III le Grand (Zak‘aria, 1434-1464), l’église est restaurée : elle est placée déjà sous le vocable de la sainte Résurrection. Son successeur et neveu Étienne IV (1465-1489) y fait abbé son propre oncle maternel et précepteur, le copiste et chroniqueur Thomas (T‘ovma) Minassents, tandis qu’il sacre roi à Aght‘amar un autre neveu de Zacharie, son demi-frère Sempad (1466, v. n° 17). Le catholicos Grégoire III (Krikoris) y viendra graver son nom en 1589. Aux siècles suivants, le monastère semble avoir été surtout un lieu de retraite et de prière. Pillé pendant les massacres de 1895, il est déserté peu après et sa gestion confiée à un prêtre de Chadwan.

Le monastère de la Sainte-Résurrection comprend :

Plan et coupe (Thierry, 1989, 310)

• L’église de la Résurrection, mononef triabsidiale de 10,5 × 5,6 m, haute de 9 m, à voûte en berceau brisé et toit en bâtière ; elle présente une abside centrale à grand arc triomphal et à fond peu arrondi, flanquée de très étroites chambres latérales ; la nef, qui abrite une stèle à croix de facture ancienne, est creusées de niches latérales sous arcatures. Restaurée en 1447, l’église a reçu sur sa façade ouest un décor singulier de briques.

• Un narthex 9,4 × 7,3 m à poteaux, ouvert au nord, tardivement édifié.

• Une chapelle adossée postérieurement au mur nord l’église, donnant elle-même, côté nord, dans une pièce qui a pu servir de bibliothèque.

• Des communs, situés au nord-ouest de l’ensemble précédent.

• Plus à l’ouest et à mi-pente, la demeure du prieur.

• Un cimetière.

• Un puits, près du rivage.

Le monastère possédait aussi une maison extérieure (trsi doun), dans le village de Chadwan. Les paysans de Varents en exploitaient les terres.

Confisqué après la Grande Guerre, le monastère de la Sainte-Résurrection a été laissé à l’abandon. Il servait, dans les années 1970, de bergerie. Il a subi depuis de considérables dégradations. Les pierres de couverture et toutes les pierres d’encadrement des ouvertures ou de parement de la partie supérieure des façades est et ouest de l’église ont été arrachées avec leurs inscriptions ; la voûte, désormais non protégée, s’est en partie ouverte et des excavations ont été pratiquées au pied du mur sud. À l’intérieur, la stèle à croix a disparu. La chapelle attenante est effondrée et son annexe invisible. Du narthex et des bâtiments conventuels, il ne reste que des traces. La tombe du catholicos Étienne (1272) a été détruite.

Akinian, 1920, 40-41, 118, tabl. Oskian, 1940-1947, I, 141-143, 188-189. Adjarian, 1972, II, 334-336. Thierry, 1989, 308-314.

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