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38° 36' 34" N
43° 05' 06" E
Կտուց անապատ

L’Ermitage ou le Désert de Gdouts

(Gdouts Anabad)
L’Ermitage ou le Désert de Gdouts
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L’ermitage ou le désert de Gdouts [Çarpanak Adası] est bâti sur une île homonyme du lac de Van, située dans le prolongement d’une presqu’île recourbée découpée dans sa rive orientale, à 38°36' N et 43°05’ E. Le nom de Gdouts, littéralement « Bec », renvoie probablement à la géographie des lieux. Cette île est à 42 km à vol d’oiseau de celle de Lim [Yaka Adası], qui se trouve plus au nord, face à cette même rive.

La tradition fait remonter la fondation du désert de Gdouts à saint Grégoire l‘Illuminateur, mais l’ermitage n’apparaît dans les textes qu’en 1414 : il est alors déjà florissant. Restaurés en 1462, les bâtiments semblent avoir été abandonnés au cours du XVIe siècle par le fait des guerres turco-persanes, et la communauté réduite ou dispersée. La renaissance de l’ermitage de Gdouts n’a lieu qu’au siècle suivant – il est en activité en 1604 – et résulte surtout de l’impulsion apportée par le prieur Nersès de Mogs à la communauté du désert voisin de Lim (n° 3). À sa mort, son successeur Étienne de Chadakh (Sdép‘anos Chadakhtsi, *1627-1646) envoie une partie de la communauté de Lim s’établir dans l’île de Gdouts, qui connaît dès lors un nouveau développement. De cette époque datent une quinzaine de manuscrits aujourd’hui conservés au Madénataran d’Érévan. En 1712, exhortés par le catholicos d’Édchmiadzin Alexandre Ier, l’archevêque-prieur Siméon et l’évêque Jérémie (Érémia) entreprennent de rénover les lieux. Originaire de Paghèche [Bitlis], ce dernier s’assure le soutien financier des marchands arméniens de cette ville et confie à l’architecte Khochkhabar de Paghèche (Khochkhabar Paghichétsi) le soin d’élever à Gdouts une nouvelle église. Celui-ci reconstruit, entre 1713 et 1720, l’église de l’ermitage, qui reste dédiée au saint Précurseur Jean Baptiste (Sourp Garabed). L’évêque Garabed Tadig lui adjoindra peu après un grand narthex et un second Garabed un clocher. Gdouts fut pillée en 1840, mais pendant les massacres de 1894-1896, l’île put accueillir de nombreux réfugiés. Le dernier prieur du Désert de Gdouts a été le P. Sdépanos Daghazadian, décédé en 1911. Lim et Gdouts constituent alors un unique siège abbatial, dont le titulaire sera jusqu’en 1915 le P. Hovhannès Hussian. L’île fut pillée à nouveau en 1915.

Vue générale, 2011 (Coll. P. Maguesyan).

Le Désert de Gdouts comprend l’église du Saint-Précurseur, à piliers et tambour central précédé au-dessus du bras ouest d’une lucarne délimitée par des arcs croisées (1713-1720) ; un narthex à quatre piliers centraux et un clocher, l’un et l’autre édifiés au XVIIIe siècle ; la chapelle des Saints-Archanges attenante au narthex et à l’église, du côté nord, et s’ouvrant elle-même sur une bibliothèque.

Plan (Thierry, 1989, 167, modifié)

L’accès de l’église se faisait depuis le narthex par une porte ouvragée, de part et d’autre de laquelle avaient été disposées les tombes des évêques bâtisseurs Siméon et Jérémie. Les murs du narthex, comme ceux de l’église, étaient entièrement peints. Cet ensemble était complété par des communs qui, entre autres, abritaient l’économat, le réfectoire, des celliers, les cellules des moines au nord-est de l’église (au nombre de 124, réunies deux à deux), une petite hôtellerie à l’est et la résidence du prieur au sud, ainsi que par un cimetière, des jardins et vergers. Comme l’ermitage de Lim, celui de Gdouts possédait sur le rivage opposé une Maison extérieure (Trsi doun) : celle-ci était composée d’une chapelle, de classes et de cellules pour les novices, de magasins et d’une étable. L’ermitage avait aussi des propriétés dans huit villages de sa juridiction, ainsi qu’à Van et à Constantinople.

Confisqués après la Grande Guerre, l’ermitage de Gdouts et ses dépendances ont été laissés à l’abandon. L’église du Saint-Précurseur est encore debout ainsi que son narthex, dont le clocher a été toutefois abattu, et la chapelle attenante des Saints-Archanges. En revanche, tous les communs ont été détruits et le cimetière ravagé. Il ne reste rien non plus de la Maison extérieure.

Oskian, 1940-1947, I, 51-86. Thierry, 1989, 161-173. Devgants, 1991, 248-254.

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38° 36' 34" N
43° 05' 06" E
L’Ermitage ou le Désert de Gdouts
Կտուց անապատ
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L’Ermitage ou le Désert de Lim ou Limn
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Le Monastère du Saint-Signe ou de la Sainte-Croix de Varak
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