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40° 03' 39" N
41° 11' 49" E
Խաչկավանք

Le Monastère de Khatchgavank‘

Le Monastère de Khatchgavank‘
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Ce monastère, appelé parfois Couvent de la Sainte-Croix (ocSourp Khatchi Vank‘ ), est situé au nord de ocGarin/Erzeroum à 1850 m d’altitude, non loin du village d’Ergaynisd ou Ergnisd [Yerlisu], près du torrent de Srdatzor [***], à 40° 03’ N et 41° 11’ E. Le village qui s’est constitué autour lui a emprunté son nom : Khatchgavank‘ [Aktoprak].

Une relique de la Vraie Croix (arm. khatch « croix ») offerte par l’empereur Héraclius lui aurait donné le nom de Sainte-Croix, mais Khatchgavank‘ renvoie plus sûrement au nom d’un certain anachorète Khatchig. Il est déjà connu en tant que scriptorium sous ce nom en 1183, sous l’abbatiat d’Étienne (Sdépannos). Il a été aux XII-XIIIe siècles un monastère actif : de grandes stèles à croix visibles dans le cimetière extérieur portaient les dates de 1222/1232 et 1238 ; une autre, à l’intérieur des murs, avait été dressée en 1229 pour l’évêque Théodore (T‘oros) de Terdjan [Tercan]. Le monastère est cité dans les textes en 1487, 1488 et 1629. D’après la lecture faite autrefois d’un fragment d’inscription exhumé à l’occasion de travaux, son église a été achevée en 639. Ce monument très ancien, dédié à la sainte Résurrection (Sourp Harout‘iun), qui portait sur sa façade est une inscription grecque devenue illisible, n’avait guère subi de remaniements. Après avoir périclité vers le milieu du XVIIe siècle, le monastère reprend vie sous l’autorité du prieur Étienne (Sdépan) Kalaytchian d’Erzeroum, qui en restaure entièrement l’enceinte et les communs en 1689. Les rénovations se poursuivent avec l’abbé Mgrditch, qui élève en 1761 une chapelle-narthex à l’entrée de l’église. À cette même date est édifiée contre le mur sud de l’église la sépulture de Mardiros d’Andrinople, nonce du patriarcat de Jérusalem décédé sur les lieux. D’autres travaux ont lieu au siècle suivant, en particulier la rénovation, en 1843, de la fontaine située dans la cour.

Le monastère de Khatchgavank‘ comprenait :

• L’église de la Sainte-Résurrection, édifice en croix inscrite de 8 × 5,3 m à tambour et coiffe pyramidale, bâti en hauteur sur une plateforme consolidée par un mur de soutien, avec deux chambres aménagées dans les angles nord-ouest et sud-ouest, dont une chambre haute, côté nord, dite « de l’anachorète ».

• Accolée à la façade ouest de l’église, une chapelle-narthex à poutrage et terrasse soutenue par quatre poteaux de section carrée, élevé au XVIIIe siècle et lui-même précédé d’un logis.

• Une enceinte à laquelle s’adossaient, de part et d’autre du portail est, à gauche douze logis disposés sur deux niveaux pour les moines et pèlerins, et à droite, l’économat, la prélature et l’écurie.

• Une fontaine édifiée dans la cour.

• Le cimetière extérieur.

On voyait, encastrés dans les murs, et notamment dans ceux du narthex, de nombreuses stèles à croix ou fragments de stèles. Un stèle datée de 1472 était conservée dans l’église, près de l’autel ; l’église possédait aussi trois tableaux, dont un baptême du Christ, portant une dédicace du XVIIe siècle.

Saccagé pendant les massacres de 1895, puis confisqué après la Grande Guerre, le monastère de Khatchgavank‘ a été réduit à l’état de ruines, parmi lesquelles s’élèvent de nos jours des habitations.

Kossian, 1925- 1926, II, 40-56. Oskian, 1951, 117-123. Matévossian, 1988, 236-238. Thierry, 2005, 49.

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Le Monastère de Khatchgavank‘
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Le Couvent Rouge de Hintzk‘
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L’Église de la Sainte-Mère de Dieu Affiliée de Garin
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