Comme l’église de la Sainte-Mère de Dieu (n° 13), ce petit monastère, dédié au martyr perse Yiztpouzit (ou Hizd(i)pouzd), est situé à T‘oughkh [Çağlayan], au débouché de la vallée d’Aznwatzor [Güzel Dere]. Il se trouve au sud de la localité, à 38° 28’ N et 42° 18’ E, à main droite de la rivière homonyme, sur une hauteur.
La dédicace à saint Yiztbouzit est associée à la localité de T‘oughkh par un texte de 1429, sans que l’on sache si elle vise l’église de la Sainte-Mère de Dieu (n° 13) ou celle du monastère. Vraisemblablement édifiée pour recevoir tardivement les reliques du saint, cette dernière peut, en tout état de cause, être aussi bien datée du XVe siècle qu’être antérieure à ce siècle. La discontinuité de certains éléments architecturaux intérieurs parle en effet en faveur d’une reconstruction réalisée sur les bases conservées d’un édifice ancien. L’inscription, aujourd’hui disparue, gravée sur la façade ouest à l’occasion d’une restauration par le religieux Mesrob en 1708, confirme tout à fait cette hypothèse. Au XIXe siècle, le monastère n’était plus en activité, tandis que ses propriétés avaient été réparties au sein de la communauté paysanne.
Reste de la façade est et mur nord, 2012 (Coll. P. Maguesyan).
Le Monastère de Saint-Yiztbouzit comprenait : l’église de Saint-Yiztpouzit, un édifice de 8 × 7 m en croix inscrite, à abside flanquée de deus pièces latérales à étage, et à coupole sans tambour ; une enceinte ; à l’extérieur de celle-ci, une chapelle, en partie ruinée.
Plan (Thierry, 1989, p.233)
Confisqué après la Grande Guerre, le monastère a été laissé à l’abandon. Dans les années 1970, l’enceinte et la chapelle extérieure avaient disparu ; l’église était debout, bien que sa couverture fût endommagée et déjà ouverte dans les angles nord-est eu sud-est. Une grande partie du monument s’est effondrée depuis et celui-ci est aujourd’hui à l’état de ruines.
Oskian, 1940-1947, III [1947], 938-939. Thierry, 1989, 232-234.