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39° 42' 36" N
39° 19' 31" E
Մծբնայ Սուրբ Յակոբայ կամ Կապոսի վանք

Le monastère de Saint-Jacques de Nisibe ou de Gabos

(Mdzpna Sourp Hagopa Vank‘ ou Gabossi Vank‘)
Le monastère de Saint-Jacques de Nisibe ou de Gabos
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C’est à l’extrémité est de la chaîne du mont Sébouh [Kara Dağ-Köhnem] – à la lisière orientale du canton de Taranaghi – et déjà dans les limites du canton d’Éguéghiats, qui s’étend sur toute la plaine d’Erznga [Erzincan], qu’est bâti à environ 2000 m d’altitude le monastère de Saint-Jacques de Nisibe (Mdzpna Sourp Hagopa Vank‘ ), sur un replat coiffant les pentes de la montagne de Choghagat‘ [Sibe Dağı], à 39° 42’ N et 39° 19’ E, au lieudit Komer [***]. Sa position le met au rang des couvents et ermitages du mont Sébouh et, dans les temps modernes, il était la première station du pèlerinage d’Erznga au monastère du Saint-Illuminateur (n° 45) et aux autres établissements de la sainte montagne.

Église Saint-Jacques, intérieur : vue de l’abside, 2008 (coll. privée).

C’est une fondation ancienne, et le nom énigmatique de Gabos (réinterprété Ga i p‘os « il est dans la fosse », séjour légendaire attribué à saint Jacques), sous lequel le monastère est déjà cité dans les anciens textes pourrait témoigner d’une dédicace primitive à saint Calliope ou saint Polycarpe. Il est attesté dès le début du XIIIe siècle sous l’invocation de saint Jacques (Sourp Hagop). Georges d’Erznga (Kévork Erzngatsi, † 1416), l’un des grands abbés d’Avak Vank‘ (n° 44), a été aussi le supérieur de Gabos et y a enseigné. Incendié en 1416 par les Turcomans, le monastère est bientôt restauré. Les dernières années du XVe siècle y voient briller, sous la prélature de Nersès, le docteur Jean de Hamchen (Hovhannès Hamchentsi, † 1497), abbé du monastère voisin de la Grande Abbaye ou Avak Vank‘, qui déplace ou étend à Saint-Jacques l’université monastique de son établissement. C’est certainement dans ces années, ou bien sous l’impulsion du moine bâtisseur Grégoire de Darôn (Krikor Darôntsi) au début du XVIe siècle, qu’est édifiée au sud de l’église Saint-Jacques une deuxième église : Sainte-Sion (Sourp Sion). Le monastère de Saint-Jacques perd de sa vitalité après la conquête ottomane. Si là encore, tout comme à la Grande Abbaye et au Saint-Illuminateur (n° 44 et 45), le moine Malachie de Terdjan [Tercan] (Maghaki‘ia Terdjantsi) réalise des travaux dans les années 1520 et 1530, il revient à Avédik‘ d‘Eudocie [Tokat] (Avédik‘ Evtoguiatsi), plus tard patriarche de Constantinople et de Jérusalem, de restaurer l’ensemble du monastère en 1684, pour la dernière fois semble-t-il. Par la suite, le monastère est administré par la dynastie des Prokhoroniants, auxquels avait aussi échu l’administration de la Grande Abbaye et du Saint-Illuminateur. Dans les dernières décennies du XIXe siècle et au début du XXe, ceux-ci n’occupaient plus les lieux en permanence, le monastère étant la cible de pillards et n’ayant d’autres ressources que l’élevage.

Le monastère de Saint-Jacques de Nisibe se compose :

• De l’église Saint-Jacques, un édifice d’environ 17,8×15 m en croix inscrite à deux appuis libres et abside outrepassée, à tambour et à dôme, dont l’intérieur a été doté, vraisemblablement au XIVe siècle, d’un décor sculpté, église restaurée vers 1420 avec son narthex, puis en 1640 (au témoignage d’une inscription) et en 1684, munie aussi d’un clocheton.(A)

• D’un narthex de dimensions comparables élevé à l’ouest dans le prolongement de l’église Saint-Jacques.(B)

• De l’église Sainte-Sion, mononef accolée à la façade sud de la précédente église, débordant d’environ 10,5 m, citée à partir du XVe siècle mais laissée sans doute à l’écart des rénovations ultérieures.(C)

•D’une forte enceinte édifiée au XVIe siècle, à laquelle étaient adossés au nord et au nord-est l’économat et des logis répartis sur deux niveaux.

Plan (Thierry, 2005, 119).

Le monastère était doté d’une bibliothèque : dans l’église principale étaient conservés les reliquaires de saint Jacques et une broderie ancienne de la crucifixion. En raison de l’altitude, il ne disposait pas de vergers mais d’importants pâturages. Sur un espace qui lui faisait face, appelé le Plan de la Croix (en turc Hacin Düzi ), était dressée un grande stèle à croix.

Le monastère de Saint-Jacques, ou de Gabos, a été confisqué après la Grande Guerre et laissé à l’abandon. Dans les années 1980, l’église Saint-Jacques était déjà extérieurement endommagée mais le décor intérieur était encore en grande partie préservé. Elle est aujourd’hui éventrée de toutes parts et les excavations pratiquées achèvent de ruiner ce qui reste de ce bel édifice ; plusieurs pierres sculptées ont été récemment arrachées à l’église pour être utilisées dans d’autres constructions. Le narthex et le clocheton ont disparu ainsi que les vestiges de l’église Sainte-Sion. La muraille n’est plus visible à l’est. Il ne subsiste que quelques traces des bâtiments communs.

Ghazandjian, 1886, 24-25. Surménian, 1947, 97-98. Oskian, 1951, 66-82. Akinian, 1952, 574-581. Thierry, 2005, 117-121.

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39° 42' 36" N
39° 19' 31" E
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