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39° 04' 05" N
43° 43' 59" E
Արգելանի կամ Բերկրոյ Սուրբ Ստեփաննոսի վանք

Le Monastère d’Arkélan ou de Saint-Étienne de Pergri

(Arkélani Vank‘ ou Pergro Sourp Sdép‘annossi Vank‘ )
Le Monastère d’Arkélan ou de Saint-Étienne de Pergri
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Le monastère d’Arkélan (le « Cloître ») se trouve à 38° 58’ N et 43° 42’ E sur les pentes orientales de la montagne de Dzaghgaler [Aksorik Dağ, Akçadağ], à peu de distance de la pointe nord-est du lac de Van et à l’ouest de la ville de Pergri [Muradiye], dans le canton arménien de Darpérounik‘. Il est composé d’un Haut Couvent, bâti à 2100 m d’altitude, et d’un couvent inférieur, situé à mi-hauteur d’une barrière rocheuse, à une altitude de 1950 m.

Le monastère a été très certainement fondé aux XI-XIIe siècles et ne comportait alors que le Haut Couvent. Au XIIIe siècle, le saint moine Étienne (Sdép‘annos), fils du prêtre Houssig et d’une mère rachetée à ses ravisseurs, auquel le synaxaire arménien fera bientôt une place, fait la renommée de cette communauté monastique ; à sa mort, une chapelle funéraire, appelée à devenir un lieu de pèlerinage, sera élevée devant son oratoire, en contrebas du monastère, sur une corniche de la falaise. Dès lors Arkélan est aussi connu sous le nom de Saint-Étienne « le Fils d’Houssig » (Housgan Ortwo Sourp Sdép‘annos). Cette dédicace est attestée dès 1291 avec celle de la Mère de Dieu et du saint Signe. L’invocation du saint Signe, constante jusqu’à la fin du XVe siècle, a désigné pour sa part un fragment du bois de la croix, le Saint-Signe à la Gemme Rouge (Garmir Agn Sourp Nëchan), qui était conservé dans une châsse ornée de pierreries. Cette relique donnera bientôt son nom à un autre monastère du Vasbouragan, le Désert de l’Ermite ou Couvent de la Gemme Rouge, situé au sud du lac de Van (n° 18).

L’église de la Sainte-Mère de Dieu, vue nord-est (Thierry, 1989, pl. XIV-4).

Monastère réputé, conjointement dirigé par ses prieurs et par les évêques de Pergri, Arkélan est régulièrement cité par les textes, depuis la fin du XIIIe siècle jusqu’au XVIIe, comme un scriptorium important. Le prieur Nersès en restaure l’église dans les années 1440. En 1462 le catholicos Zacharie III d’Aght‘amar (1434-1464), qui vient de réunir son siège à celui, nouvellement rétabli, d’Édchmiadzin, y fait triomphalement halte. L’activité scripturaire est particulièrement féconde à l’époque du prieur Baptiste (Mgrditch, † après 1498), de l’archevêque de Pergri Jean (Hovhannès, † avant 1496) et de son successeur Étienne (Sdép‘annos), époque où Arkélan compte une nombreuse communauté. Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, deux moines poètes, dont le prieur Élie (Éghia), se signalent dans ses murs. Plus tard, sous le patriarcat de Philippe Ier (P‘ilibbos, 1633-1655) à Édchmiadzin, une église nouvelle est adjointe à la chapelle funéraire d’Étienne, peut-être à l’emplacement d’un précédent édifice ; cette église aurait été rénovée en 1700 par l’archevêque Serge de Gop‘ (Sarkis Gop‘étsi ), mais cette intervention peut avoir aussi bien concerné l’église du Haut Couvent. À la fin du XIXe siècle, alors que le Bas Couvent a supplanté le couvent supérieur, le P. Gabriel (Kapriel ) est prieur d’Arkélan. Après lui, la gestion du monastère et l’exploitation de ses biens seront confiés à un prêtre séculier. Contrairement à beaucoup de couvents arméniens, Arkélan n’a pas été attaqué pendant les massacres de 1895-1896, auxquels le bey kurde Mehmed, alors sous-préfet de Pergri, s’est gardé d’apporter sa participation. En avril 1915, les parages du monastère ont provisoirement servi de refuge aux habitants de quelques proches villages, qui furent exécutés par la suite sur le pont de la rivière de Pergri.

Haut couvent, plan (Thierry, 1989, 191)

Le monastère d’Arkélan ou de Saint-Étienne de Pergri comprend, dans le Haut Couvent, l’église de la Sainte-Mère de Dieu, église des XI-XIIe siècles en croix inscrite de 9,3 × 5,9 m à coupole sur tambour et coiffe pyramidale, à absidioles surmontées de chambres latérales et à niches sous arcatures ; des bâtiments monastiques ; en contrebas, au sud, un cimetière. Le Bas Couvent comprend pour sa part l’église du « Fils d’Houssig » (Housgan Orti ), mononef à coupole sur tambour de 11,5 × 7 m construite au XVIIe siècle, au bras occidental creusé de niches sous arcatures ; accolée au mur nord de cette dernière et communiquant avec elle par la niche nord de la nef, la chapelle funéraire de Saint-Étienne, longue de 5 m, dont l’enfeu aménagé dans le mur oriental abritait le tombeau du saint.

Bas couvent, plan de l’église et de la chapelle Saint-Étienne (Thierry, 1989, 191)

Confisqué après la Grande Guerre, le monastère d’Arkélan a été laissé à l’abandon. Dans les années 1970, l’église du Haut Couvent était debout, quoique effondrée à l’angle sud-ouest et déjà dépourvue d’une partie de son parement. En 2012 il ne restait plus debout qu’une partie de l’abside et un pan du mur nord. Les bâtiments monastiques ont disparu et le cimetière est profané. L’église du Bas Couvent a perdu les dalles de couverture de sa coiffe ; elle est ouverte à l’ouest, la nef étant effondrée, et de même à l’est, où l’abside est éventrée jusqu’à mi-hauteur. L’intérieur a été excavé. La chapelle funéraire de Saint-Étienne ne consiste plus qu’en quelques restes de murs.

Bas Couvent, l’église d’Housgan Orti, vue sud-ouest, 2007 (Coll. privée).

Mémoire, 1919, 67-84. Oskian, 1940-1947, I, 357-378. Thierry, 1989, 188-194.

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39° 04' 05" N
43° 43' 59" E
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