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38° 24' 59" N
42° 52' 22" E
Գանձակայ Սուրբ Թովմասի վանք

Le Monastère de Saint-Thomas de Kantzag

(Kantzaga Sourp T‘ovmassi Vank‘)
Le Monastère de Saint-Thomas de Kantzag
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Le monastère de Saint-Thomas s’élève à plus de 2000 m d’altitude sur un replat des contreforts nord de la montagne d’Entzak‘iars ou Gaboudgogh [Akkül dağı], sur la presqu’île homonyme de la rive sud du lac de Van, à 38° 24’ N et 42° 52’ E, au nord-ouest du village de Kantzag [Altınsaç], dans le canton arménien de Rëchdounik‘. À proximité se trouvait le village ruiné de Bardzis.

Vue générale sud-ouest, 1910 (Érévan, Musée d'histoire de l'Arménie, fonds H. Maghakian).

Le monastère, dont la tradition attribue la fondation aux rois ardzerounides, est dédicacé à saint Thomas en raison de la présence de reliques de l’apôtre des Indes, apportées à une époque indéterminée d’Édesse [Urfa], où elles étaient honorées depuis l’Antiquité. Très tôt, cette circonstance à accrédité l’idée que le monastère abritait le tombeau de l’apôtre. Attesté en 1339, le monastère de Saint-Thomas l’est à nouveau en 1457 et en 1581 en tant que scriptorium. Au XVIe siècle, les abbés Baptiste (Mgrditch) et Cyriaque (Guiragos), puis l’évêque Melchisédech (Melk‘isset‘) Palents, rénovent les lieux ; à cette époque l’église est certainement déjà dotée d’un narthex. Le docteur Thomas (T‘ouma, † 1690) entoure le monastère d’une enceinte en 1671. À la suite de différents troubles et pillages, l’évêque Jean (Hovhannès) entreprend en 1757 de restaurer à nouveau le monastère, obtenant à cette fin une bulle du siège d’Édchmiadzine, avec lequel le catholicos d’Aght‘amar Grégoire V (Krikor) était alors en désaccord. Comme beaucoup d’autres établissements arméniens, Saint-Thomas de Kantzag a été saccagé pendant les massacres de 1895, puis de nouveau en 1915.

Le monastère de Saint Thomas de Kantzag comprend :

Plan général (Thierry, 1989, 303)

• L’église Saint-Thomas, édifice triabsidial en croix inscrite de 12 × 8,5 m, à tambour dodécagonal et coiffe pyramidale, vraisemblablement construit au Xe siècle sous le règne du roi Kakig [=Gaguik]] du Vasbouragan (914-943) et restauré en 1581 ; un retable et baldaquin d’autel en bois doré en garnissait l’abside centrale, tandis que dans l’une des absides latérales étaient conservées les reliques de saint Thomas ; au sommet de l’église était fixée une lance de bronze autrefois rapportée d’Europe et portant une inscription latine.

• Dans l’exact prolongement de l’église côté ouest, un narthex long de 9,2 m à couverture en coupoles, reposant sur quatre piliers centraux et huit piliers engagés ; elle abritait la sépulture du prieur Thomas († 1690).

• Une enceinte longue de 50 m au sud, 39 m à l’ouest et 35 m au nord, d’où l’église fait saillie du côté est, et à laquelle sont adossés les bâtiments conventuels ; ceux-ci comprenaient entre autres une dizaine de logis répartis sur deux niveaux et des écuries.

• Un cimetière, situé à l’ouest.

Saint-Thomas possédait aussi d’importants biens fonciers, autour des villages de Kantzag, Varents [Varis] et Chadwan [Aydınocak].

Confisqué après la Grande Guerre, le monastère de Saint-Thomas de Kantzag a été laissé à l’abandon et ses biens accaparés. Il sert le plus souvent de bergerie. L’enceinte demeure tandis que les communs, dont les bases des murs étaient encore visibles dans les années 1970, ont en grande partie disparu. L’église et son narthex, toujours debout mais gravement endommagés par les infiltrations, sont aujourd’hui en grand danger de s’effondrer.

Vue sud-ouest, 2000 (Coll. privée).

Akinian, 1920, 151-152. Oskian, 1940-1947, I, 148-155. Thierry, 1989, 302-306.

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