C’est dans l’angle sud-est du lac de Van (mer de Pznounik‘, Pznouniats dzov), à 38° 20’ N et 43° 02’ E, sur l’île dont il porte le nom, qu’est situé le monastère de la Sainte-Croix d’Aght‘amar [Akdamar], important scriptorium et siège catholicossal depuis 1113. L’église de la Sainte-Croix autour duquel il s’est constitué est l’un des monuments arméniens les plus connus de Turquie, également l’un des plus singuliers, autant par son architecture que par son décor ; surtout, cette église est le témoin d’une longue histoire, dont elle est restée parée du prestige.
Aght‘amar est citée dès l’Antiquité. À l’époque du roi Diran (= Tiran, 340-350) elle abrite une forteresse appartenant aux dynastes du Rëchdounik‘, région montagneuse qui s’étend au sud du lac de Van. Comme les autres îles de ce lac, Aght‘amar a accueilli très tôt un ermitage. Lorsque le roi ardzerounide du Vasbouragan Kakig (= Gaguik, 908-943) décide d’y établir sa résidence, il transférera au nouveau couvent d’Ili [Dağyöre] le prieur Élie (Éghia) d’Aght‘amar. Le roi aménage sur l’île une cité fortifiée au milieu de laquelle il édifiera son palais et, tout à côté, un église palatine : la Sainte-Croix. L’architecte Manuel, qui s’est certainement inspiré de la Sainte-Croix d’Aghpag (n° 33) élevée un siècle plus tôt dans les terres des Ardzerounides, en mène à bien la construction entre 915 et 921. La nouvelle église est dotée d’un riche décor de hauts-reliefs à l’extérieur et de fresques à l’intérieur. Vraisemblablement, elle devient le siège d’un métropolite que Kakig fait nommer pour son royaume, en la personne de son neveu Élisée (Éghissé).
Église de la Sainte-Croix, intérieur, conque sud : tribune royale des Ardzerounides (Bachmann, 1913, n° 32).
Avec la cession du royaume du Vasbouragan à Byzance et l’installation à Sébaste [Sivas] du roi Sénékérim-Jean (Sénék‘érim-Hovhannès) en 1021, l’Ardzerounide Khédéneg Ier, maître de la forteresse d’Amiug [Yeşil Yurt / Özyurt] sur la rive orientale du lac face à l’île de Lim, occupe Aght‘amar. Ses descendants conserveront ses domaines. David (Tavit‘ ), archevêque d’Aght‘amar au début du XIIe siècle, est l’un d’eux. Il accueillera en 1106 à Aght‘amar le catholicos Basile Ier (Parsegh), qui a fui Ani avec les attributs sacrés de sa charge, dont la dextre de saint Grégoire l’Illuminateur. Après que Basile Ier a quitté Aght‘amar pour l’Euphratèse et les confins ciliciens et qu’à la veille de mourir il a fait catholicos son neveu mineur en 1112, David, resté en possession de la dextre, se proclamera catholicos, inaugurant à Aght‘amar une longue lignée de dignitaires qui conserveront ce rang jusqu’au XXe siècle. Anathémisé par le synode de 1114, le nouveau siège parviendra cependant à se maintenir, étendant même à plusieurs reprises sa juridiction au-delà du Vasbouragan.
Du pontificat de David Ier († avant 1165) jusqu’au début du XVIIe siècle, tous les détenteurs du siège d’Aght‘amar semblent avoir appartenu à la lignée royale ardzerounide. Si Amiug est perdu avant la fin du XIIe siècle, l’île d’Aght‘amar reste leur propriété, passant toutefois dans le premier quart du XIIIe siècle à une autre branche des Ardzerounides, celle de Séfédin Ark‘ayoun. Le catholicos Étienne III (Sdép‘anos, 1272-1296), qui restaure la coupole de la Sainte-Croix et bâtit non loin en 1293 l’église Saint-Étienne, est son fils. Frère du précédent, Zacharie Ier (1296-1336) sera le constructeur de l’église Saint-Georges de l’ermitage de Lim (n° 3) ; à Aght‘amar même, où la palais de Kakig Ier est peut-être déjà détruit, il édifie près de la Sainte-Croix une résidence d’hiver et, à l’est, une résidence d’été ; on lui doit aussi la chapelle Saint-Serge, élevée à l’angle nord-est de la Sainte-Croix ; surtout, alors que l’ilkhanat mongol est passé à l’islam et que la persécution s’intensifie contre les chrétiens, notamment à la mort d’Abou-Saïd Bahadour (1336), il négocie l’allègement des conditions imposées à son Église. Aght‘amar est alors un scriptorium productif. Daniel d’Aght‘amar (Taniel Aght‘amartsi) y copie en 1303 l’unique manuscrit aujourd’hui préservé de la fameuse Histoire de la maison des Ardzerounides, écrite au début du Xe siècle par Thomas Ardzerouni et continuée par plusieurs anonymes ; de son côté, dans la deuxième moitié du XIVe siècle, Zacharie d’Aght‘amar (Zak‘aria Aght‘amartsi) y fait fleurir l’enluminure. Sous Étienne III (1336-1346) le siège d’Aght‘amar compte 14 évêchés. En 1371, à l’époque du catholicos Zacharie II, qui mourra martyr en 1393, une quinzaine de desservants sont attachés à l’église de la Sainte-Croix.
Le catholicossat de David III (1393-1433) est contemporain des campagnes de Tamerlan – Van est massacrée en 1387 – puis de la montée des Turcomans du Mouton Noir et des nouveaux ravages causés par les guerres qui les opposent aux Timourides. Plusieurs seigneuries kurdes sont aussi déjà établies dans le ressort d’Aght‘amar. L’île est occupée en 1428, puis de 1431 à 1433. Sous Zacharie III le Grand (1434-1464), qui joue auprès du Turcoman Djihan Chah un incontestable rôle politique, a lieu en 1441 le transfert à Vagharchabad (Édchmiadzin) du siège catholicossal d’Arménie, entreprise à laquelle s’est consacré en particulier Thomas de Médzop‘ (T‘ovmas Médzop‘étsi, † 1447, v. n° 9). Rejetée par le catholicos en place, qui refuse de quitter Sis [Kozan], en Cilicie, l’initiative débouche sur l’élection à Vagharchabad d’un nouveau catholicos (v. n° 7), sans d’ailleurs que le siège d’Aght‘amar n’ait été sollicité. Certes elle s’accompagne de la levée de l’anathème contre Aght‘amar, mais provoque aussi le rattachement au nouveau siège de l’évêché du K‘adchpérounik‘, qui recouvre les pays d’Ardjèche [Erciş] et d’Ardzgué [Adilcevaz], au nord du lac de Van. L’enjeu créé et les rivalités qu’il suscite amènent Zacharie III à s’emparer de la dextre de l’Illuminateur et, avec l’appui de Djihan Chah, à réunir sous son autorité les deux sièges d’Aght‘amar et d’Édchmiadzin en 1460.Il avait déjoué, l’année précédente, une tentative des Kurdes de débarquer dans l’île.
Église Sainte-Croix et ruine de l’église Saint-Étienne, vues du sud (Bachmann, 1913, n° 32).
Zacharie III meurt empoisonné en 1464 mais sa politique est poursuivie par son successeur et neveu Étienne IV (1465-1489). Dès son accession à la dignité de catholicos, celui-ci sacrera roi à Aght‘amar son demi-frère Sempad, et, en 1467, conquerra à nouveau le siège d’Édchmiadzin. Mais la mort de Djihan Chah, survenue la même année, porte un coup d’arrêt au grand dessein de restauration des Ardzerounides sous la bannière du Mouton Noir. Les deux pontificats de Zacharie III et d’Étienne IV, qui occupent plus de la moitié du XVe siècle, représentent cependant une période faste pour Aght‘amar et son école, où brillent une succession de copistes et enlumineurs : Thomas l’Ermite (T‘ouma Miaguiats), déjà actif au début du siècle ; son élève le « grand philosophe » et annaliste Thomas Minassents (T‘ovma, † 1455), lequel n’est autre que l’oncle maternel d’Étienne IV ; le moine Hayrabed, élève de ce dernier ; également l’archevêque Nersès, frère d’Étienne IV. En 1470 la communauté d’Aght‘amar compte une centaine de religieux établis au milieu d’une ville peuplée et fortifiée.
Fait significatif, le fils du roi Sempad ne sera pas roi, mais catholicos sous le nom de Zacharie IV (1489-1496). Le catholicos et poète Grégoire Ier d’Aght‘amar (Krikoris Aght‘amartsi, 1512-1544), dont les pièces allégoriques ont longtemps été recopiées dans les chansonniers, est, lui, son petit-fils. Grégoire III (1586 ?-1608) restaure les résidences d’hiver et d’été, l’église Saint-Étienne, ainsi que le tambour de la Sainte-Croix. Il dote cette dernière d’un narthex. Contre Édchmiadzin, il défend la primauté du siège d’Aght‘amar – un colophon lui accorde le titre de catholicos de tous les Arméniens – alors que plusieurs évêchés, dont le siège abbatial de Varak (n° 1), qui englobe Van, ont déjà été soustraits à son autorité. Après Etienne V (1608-après 1648), il semble que les détenteurs du siège d’Aght‘amar n’appartiennent plus à la lignée ardzerounide. Avec la consolidation de l’empire Ottoman, ils chercheront à se garantir contre le pouvoir grandissant du siège d’Édchmiadzin – désormais en territoire persan – qui s’affirme en tant que catholicossat « de tous les Arméniens », statut qu’auront longtemps continué de revendiquer de leur côté les catholicos restés à Sis, en Cilicie, après le transfert de 1441. Cette rivalité se traduira dans les années 1650-1750 par un conflit juridictionnel et de prééminence, particulièrement aigu sous Mardiros Ier (1660-1662) et Nicolas Ier (Nigoghayos, 1736-1751). Au plan territorial, ce conflit ne concerne pas seulement Varak-Van mais également d’autres diocèses méridionaux, comme Paghèche [Bitlis], Mouch [Muş] ou Amida (Dikranaguerd [Diyarbakır]). Cela dit, en 1669, c’est l’archevêque Jean (Hovhannès Tutundji), abbé de Varak (v. n° 1 et 31), qui deviendra catholicos à Aght‘amar (Jean II).
La première concession majeure faite à Édchmiadzin est consentie par Thomas Ier, qui se fait sacrer en 1683 par Éliazar Ier d’Aïntab [Antep] (Éghiazar Aynt‘abtsi, 1682-1691), un docteur de l’école de Tchënk‘ouche [Çüngüş] (n° 79) devenu patriarche de Jérusalem (1666-1682) et porté sur le siège d’Édchmiadzin à la suite d’un large consensus ; mais les restrictions imposées après lui aux prérogatives d’Aght‘amar font revenir Thomas sur cette ouverture. Le conflit se concentre dès lors sur le sacre à Édchmiadzin et la confirmation par ses catholicos des détenteurs du siège d’Aght‘amar, et parallèlement, sur la nomination des évêques et sur le privilège de la préparation du saint chrême. Successeur de Nicolas Ier, qui a fini par se soumettre, Thomas II (1761-1783), dernier représentant à Aght‘amar de la lignée ardzerounide, se fait confirmer par Édchmiadzin, dont l’autorité, par la suite, ne restera pas incontestée pour autant. Les catholicos d’Aght‘amar auront à affronter d’autres difficultés : en 1823, Harout‘iun Ier d’Ardonk‘ (Harout‘iun Ardonétsi) est assassiné par un bey kurde dans le monastère de la Sainte-Croix de Khizan (n° 25). Pendant toute cette période, des travaux non négligeables se déroulent néanmoins à Aght‘amar : l’enceinte est restaurée en 1671 ; un baldaquin d’autel installé dans l’église de la Sainte-Croix en 1756 ; un nouveau narthex édifié en 1763 devant la Sainte-Croix et, la même année, un vaste bâtiment conventuel construit au sud de l’église, remplaçant les anciennes résidences d’hiver et d’été. Un clocher est adjoint à la conque sud de cette même église en 1790. Pour sa part, la chapelle Saint-Serge se voit dotée en 1803 d’un narthex accolé à la conque nord de la Sainte-Croix. En 1824, à la demande du Catholicos Jean V de Chadakh [Çatak] (Hovhannès Chadakhétsi), Ghazar Khalipian entreprendra de reconstituer depuis l’origine la succession des catholicos d’Aght‘amar, faisant délibérément remonter sa liste jusqu’en 921, c’est-à-dire jusqu’au roi Kakig Ier et son neveu Élisée.
Avec l’ère des Réformes, le catholicossat d’Aght‘amar se voit subordonné au patriarcat arménien de Constantinople et aux instances religieuses et civiles qui régissent désormais les affaires de la nation arménienne dans l’empire Ottoman, situation nouvelle qui favorisera tensions et violences. Opposé au maintien du siège d’Aght‘amar, le patriarche de Constantinople fera exiler en 1844 le nouveau catholicos Khatchadour II de Mogs (Khatchadour Mogatsi, 1844-1851). De retour sur son siège, celui-ci aura les plus grandes difficultés à exercer son ministère, difficultés que connaîtront ses successeurs. C’est dans un climat tendu marqué par l’assassinat de son prédécesseur que Khatchadour III Chiroyan (1864-1895) parviendra à occuper le siège et asseoir son autorité, non sans avoir attendu jusqu’en 1875 que les instances de Constantinople ne le relèvent des accusations dont elles l’avaient initialement chargé. Ce catholicos actif réorganise le séminaire de l’île d’Aght‘amar, y reconstituant aussi une bibliothèque de manuscrits installée dans un nouveau bâtiment résidentiel (1884). Il entreprend de restaurer plusieurs églises et monastères, dont celui de Saint-Georges de la Montagne (n° 28). Il dote également la maison extérieure d’Akhavank‘, située sur le rivage opposé, d’une nouvelle résidence et d’une école. À sa mort, le P. Arsen Markarian lui succède en qualité de locum tenens. Le catholicossat passera ensuite sous l’administration provisoire d’un directoire nommé par le Patriarcat de Constantinople.
Cérémonie de l'exaltation de la Croix (Araks, 1894-1895, fasc.2, 56).
Le monastère de la Sainte-Croix d’Aght‘amar comprend :
Plan (d’après Bachmann)
• L’église de la Sainte-Croix (A), tétraconque tétraniche de 16,1 × 13 m à deux chambres latérales ouest, à tambour polygonal à seize côtés, coupole et coiffe pyramidale, élevée en 915-921. Elle a vu sa coupole reconstruite en 1293 et subi des restaurations en 1556 et 1602. La conque sud abrite une tribune à balustrade dont l’accès se faisait à l’origine, depuis le palais royal, par un double escalier extérieur. Celui-ci a été supprimé au 1790 pour permettre la construction d’un clocher à rotonde (E). L’intérieur de l’église a été entièrement décoré de fresques – en partie conservées – représentant, sur la coupole et le tambour, la création et la faute originelle, et sur le reste des parois, le Christ et les multiples scènes du récit évangélique, de l’Annonciation à la Seconde venue. À l’extérieur, l’église est couverte de sculptures en haut relief disposées en trois registres où se succèdent épisodes et personnages de l’Ancien Testament, saints, rinceaux de vigne, fruits, êtres fabuleux et animaux de toutes sortes. Sur la façade ouest, le roi Kakig fait au Christ l’offrande de son église.
• Un narthex (B) de 11,8 m d’est en ouest et de 13 m de large, bâti en 1763 à l’entrée occidentale de l’église, édifice à quatre piliers centraux délimitant au centre un compartiment couvert en calotte, et sur le pourtour, huit autres compartiments couverts en voûte d’arêtes.
• La chapelle Saint-Serge (C), petite mononef de 6,2 × 4,6 m édifiée au début du XIVe siècle près de l’angle nord-est de la Sainte-Croix.
• Accolé à la façade nord de l’église de la Sainte-Croix et communiquant avec elle par la conque nord, un second narthex (D), élevé en 1803, prolongeant de 7,5 m vers l’ouest la chapelle Saint-Serge.
• L’église Saint-Étienne (F), mononef à doubleau longue de 11 m environ et large de 6,8 m, édifiée en 1293 au sud-est de la Sainte-Croix et restaurée en 1602. Au début du XXe siècle, la partie occidentale de la nef était effondrée.
• Les bâtiments conventuels, disposés au sud autour d’une cour : cellules alignées sur deux niveaux, restaurées en 1873 ; cuisine (G), réfectoire (H), lingerie (I), citerne (J) ; école et résidence catholicossale (K), bâtie en 1884.
• Le cimetière des moines et catholicos, à l’est de la Sainte-Croix.
• La chapelle Saint-Georges, située au sud-est de l’île.
• À proximité de la précédente, la chapelle Rouge ou de la Sainte-Mère de Dieu.
• Sur un îlot prolongeant la pointe sud-ouest de l’île, l’oratoire dit de la reine T‘amar, petite mononef à toit en bâtière traditionnellement datée du règne de Kakig Ier.
Plan général du monastère (d’après Bachmann)
Le monastère de la Sainte-Croix d’Aghtamar possédait des terres arables et des prairies. Il disposait aussi sur le rivage du lac d’une maison extérieure : Akhavank‘. Quant au catholicossat d’Aght‘amar, sa juridiction s’étendait au début du XXe siècle sur deux grands diocèses situés au sud du lac de Van, Aght‘amar et Khizan, qui totalisaient, en 1910, 272 églises réparties dans 194 localités. Du siège d’Aght‘amar dépendaient 40 monastères.
Pillé en 1915, le monastère de la Sainte-Croix d’Aght‘amar a été confisqué après la Grande Guerre et laissé à l’abandon. Vers 1950, l’État en entreprit la démolition. Monument exceptionnel d’art et d’architecture, l’église de la Sainte-Croix fut sauvée en 1951 grâce à l’intervention de l’écrivain et journaliste Yaşar Kemal. Le site continua cependant de subir des déprédations. Le ministère turc de la Culture a finalement décidé en 2005 de restaurer Aght‘amar. Achevée à l’automne 2006, cette restauration a débouché en mars 2007 sur une cérémonie d’inauguration dont la signification politique, tout comme celle de la restauration, a été largement commentée. Le 19 décembre 2010 l’archevêque Aram Atéchian, représentant le patriarche arménien de Constantinople, a pu y célébrer une messe, la première depuis 1917. Le monument n’en a pas moins reçu le statut de musée.
Vue générale nord-ouest, 2012 (Coll. Z. Sargsyan).
Si la restauration de la Sainte-Croix d’Aght‘amar, en recourant à des solutions parfois inappropriées, ne s’est pas faite dans un respect scrupuleux des principes qui doivent guider toute intervention sur un monument historique, elle a permis de mettre hors d’eau l’église de la Sainte-Croix et les édifices contigus. Elle a permis aussi de sauver d’une destruction définitive ce qui restait du décor de fresques, particulièrement visé par les actes de malveillance. Saint-Serge et son narthex ont reçu des toitures en bâtière de conception sommaire et l’église Saint-Étienne n’a pas été complétée. Tous les bâtiments conventuels ayant été détruits, leur disposition a été en partie reconstituée en dégageant des décombres la base des murs. À l’arrière de l’ensemble, le cimetière avait déjà été largement bouleversé et beaucoup de stèles à croix brisées. Les chapelles Rouge et Saint-Georges ont disparu et celle de la reine T‘amar, visible dans les années 1960, est en ruines. De l’enceinte, il ne restait depuis longtemps que quelques pans de murs.
Akinian, 1920, passim. Oskian, 1940-1947, I, 86-133. Kurdian, 1951,112-113.Khatchikian, 1955-1967, ii [1958], 117-118. Hakobian, H., 1976, 67-118. Thierry, 1989, 269-291. Devgants, 1991, 169-176.
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